Pour exprimer leur ras-le-bol contre les violences faites aux femmes, plusieurs associations féministes ont décidé de manifester samedi prochain à Paris. L’appel a été formulé par le Collectif national pour les Droits des Femmes. « Les affaires récentes impliquant des hommes politiques ont mis en évidence un déni profond des violences faites aux femmes. Les insultes sexistes, les propos méprisants ont fusé et occupé écrans et colonnes de journaux. A l’heure actuelle, la confusion est grande entre libertinage et violence sexuelle, entre drague et harcèlement sexuel, entre relation sexuelle et viol », peut-on lire dans un communiqué du collectif.
La loi de 2010 insuffisante
Les signataires de cet appel – Osez le féminisme, la Marche mondiale des Femmes, les Chiennes de garde entre autres -, dénoncent le caractère « incomplet » de la loi contre les violences faites aux femmes, votée en juillet 2010. « Son application semble pour le moins disparate », déplore Suzy Rojtmann, co-porte parole du Collectif national pour les Droits des Femmes. « Nous avons obtenu le vote d'une loi mais nous constatons que les moyens ne sont pas là », regrette quant à elle Marie-George Buffet. « Il persiste en France un sentiment d'impunité qui peut conduire certaines femmes à renoncer à porter plainte; il faut les accompagner dans ce parcours très dur », poursuit la députée communiste. Cette dernière a déposé une proposition de loi demandant que le délai de prescription pour les agressions sexuelles soit de 10 ans au lieu de 3 ans actuellement. Elle participera à la manifestation, tout comme Eva Joly candidate d’Europe Ecologie-Les Verts pour les présidentielles, ou Jean-Luc Mélanchon, candidat du Front de Gauche.
Des campagnes d’information auprès de tous les publics
Lors de la manifestation de samedi, le collectif réclamera un certain nombre de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes. Parmi elles, des « campagnes d’information auprès de tous les publics et la mise en place d’une véritable éducation non sexiste à tous les niveaux de l’éducation nationale », « une formation spécifique et obligatoire en matière de prévention et de prise en charge des violences faites aux femmes ». D’autres mesures, comme « la mise en œuvre d’une politique de pénalisation du client de la prostitution » et « une réelle politique de logements prioritaires pour les femmes en danger » sont également exigées.
Le cortège partira samedi à 14h30 de la Place de la Bastille, et se déplacera en direction de Matignon. « Nous demanderons un rendez-vous au Premier ministre avec toute une série de revendications », souligne Suzy Rojtman.
Légende : des manifestantes dénoncent le viol lors de la Marche des salopes, organisée le 1er octobre dernier à Paris
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