jeudi 3 novembre 2011

Les femmes arabes se rebiffent!


Dans « la Source des femmes », le réalisateur du « Concert » a transposé au Maroc un fait divers authentique intervenu en Turquie : des épouses font la grève du sexe pour forcer les hommes à les aider.
Hafsia Herzi (à gauche) et Leïla Bekhti, qui ont tourné quatre mois au Maroc, ont découvert des aspects de la vie rurale qui leur étaient totalement inconnus. | (DR.)
Dans un village marocain, sans eau courante ni électricité, ce sont les femmes qui doivent chaque jour aller puiser le liquide à la source en haut d’une montagne, au risque d’y laisser leur santé. Une tradition millénaire contre laquelle Leïla (Leïla Bekhti), jeune mariée, décide un jour de se rebeller. Elle convainc les autres épouses d’entamer avec elle une grève du sexe pour forcer leurs hommes à partager cette tâche épuisante.
Interprétée par une partie des mâles comme une insulte aux lois du Coran, cette révolte féminine cocasse — mais efficace! — va bouleverser les rapports de pouvoir au sein de la petite communauté et provoquer des remous jusqu’au sommet des autorités politiques et religieuses.
Inspirée d’un fait divers authentique qui s’était produit en Turquie il y a dix ans, cette histoire étonnante a nourri le scénario de « la Source des femmes », le nouveau film de Radu Mihaileanu (« le Concert ») qui sort aujourd’hui sur 450 écrans. D’une tonalité à la fois grave et joyeuse, le long-métrage offre à une pléiade d’actrices d’origine maghrébine une partition chorale tonique et attachante. Raccourci de quarante minutes par rapport à la version présentée au dernier Festival de Cannes, « la Source des femmes » y a gagné en intensité. Sa sortie au lendemain du Printemps arabe confère une résonance particulière à cet hymne pêchu aux femmes d’Afrique du Nord.
« La Source des femmes », COMÉDIE DRAMATIQUE FRANCO-MAROCAINE de Radu Mihaileanu, avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Biyouna, Sabrina Ouazani, Hiam Abass. Durée : 2h4.
Le Parisien

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