Elle est bien la fille de son père. Aïcha continue de porter la voix du guide libyen, au grand dam des autorités algériennes.
Mise à jour du 19 mars: La fille de l’ancien «guide»
libyen, Aïcha Kadhafi, pourrait obtenir l’asile politique dans le Royaume
hachémite de Jordanie, ont annoncé vendredi des médias jordaniens, cités par
l’agence Ria Novosti. Depuis fin août, Aïcha vit en Algérie en compagnie de sa
mère et de ses frères.
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Mise à jour du 29 février: La Libye somme les pays
voisins de livrer à Tripoli tous les partisans de l’ex-dictateur libyen ayant
trouvé refuge dans ces États. L'Algérie, qui a accueilli Aïcha Kadhafi, est
naturellement visée. L'Algérie aurait refusé l'extradition de la famille
Kadhafi, rapporte le site Marrakech.
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Tel père, telle fille, disent certains. Sur les traces
de son défunt père, Aïcha compte bien résister jusqu’au bout. Exilée
en Algérie dans un lieu tenu secret, la fille du guide libyen porte à son tour
la voix du régime, celle de son père tué dans des circonstances encore non
établies. Aïcha connait l’exercice. Ce n’est pas la première fois qu’elle prête
son talent d’oratrice à la cause du régime. En avril dernier, alors que
Mouammar Kadhafi régnait toujours sur Tripoli, cette avocate de formation se
mobilisait déjà à ses côtés et dénonçait «la provocation des rebelles»
et les frappes de l’Otan. Une insulte pour tous les Libyens, disait-elle face à
une foule conquise.
«Ils ont fait pleuvoir sur nous leurs missiles et
leurs bombes. Ils ont tenté de me tuer. Ils ont tué des dizaines d’enfants en
Libye», avait
déclaré la fille du colonel. « Parler de démission de Mouammar Kadhafi
est une insulte à tous les Libyens. Il n’est pas en Libye mais dans le cœur de
tous les Libyens.»
Sauf qu’en quelques mois, l’étau se resserre sur le
régime. Après la prise de la capitale le 22
août, la descente aux enfers commence. La madone de Tripoli est
obligée de quitter ses beaux appartements dont les médias retiendront ce
magnifique banc doré en forme de sirène qui ressemblait étrangement à la
maîtresse des lieux. La mégalomanie se transmet de père en fille…
Aïcha et l'exil algérien
Accompagnée de sa mère Safia et de ses deux frères
Mohammed et Hannibal, Aïcha Kadhafi trouve refuge en Algérie le 29 août. Ils
suivent quasiment en direct la mort politique du régime,
les deux hommes qui l’incarnaient tombent, l’un mort, l’autre vif. Bien
qu’affectée par la fin de règne des Kadhafi en Libye, Aïcha fait de la
résistance, quitte à embarrasser son hôte algérien.
Elle déroge au devoir de réserve imposé par Alger et complique les relations de
bon voisinage que les autorités algériennes voudraient instaurer avec le
nouveau gouvernement libyen. Celle que les médias italiens surnommaient la
Claudia Schiffer du désert ne semble pas prête à lâcher le flambeau porté par
son père pendant plus de quatre décennies.
Pour preuve, dans une lettre diffusée le 28 novembre sur
la chaîne al-Raï basée à Damas, Aïcha Kadhafi rend un hommage teinté
d’envolées lyriques à son défunt père, qu’elle présente comme un «martyr» qui a
fait preuve de «dignité» et de «courage» jusqu’à la fin de sa vie.
«Mouammar Kadhafi ne nous a pas quitté car il demeure
dans l’esprit de tous nos enfants» chantait la fille du colonel.
Outre le culte qu’elle ne cesse de rendre au guide
libyen, Aïcha utilise ses sorties médiatiques à des fins politiques en appelant
ses compatriotes «à se venger de l’Otan et du CNT». Elle ne mâche pas
ses mots à l’égard des révolutionnaires et des nouveaux dirigeants qu’elle
tient comme responsable de la mort de son père. Sauf
que cette résistance, Aïcha la fomente d’Algérie, qui l’a certes accueillie en
août dernier, mais qui ne cautionnera pas pour longtemps ses propos. Le
porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères a récemment déploré
la position de son invitée et a rappelé que la famille Kadhafi était sur le sol
algérien pour une durée limitée.
Après l'Algérie, le Venezuela?
Nulle résistance n’existerait sans embûche. La chaîne
al-Raï utilisée par la fille Kadhafi n’émet plus depuis le 4 décembre. Mais
peut-être pas pour longtemps…
«J’ai proposé à ma sœur Aïcha (…) de mettre la chaîne
à sa disposition, pour qu’elle la déplace dans le pays qu’elle veut et qu’elle
désigne la personne de son choix pour la diriger et cela à partir du 15 janvier
2012 », a annoncé
Michan al-Joubouri, le patron de la chaîne al-Raï.
Depuis quel pays Aïcha Kadhafi pourra-t-elle résister
en 2012? Plusieurs pistes. L’Algérie? Alger préfère plutôt s’en débarrasser si
l’en croit l’hebdomadaire Paris Match qui révélait dernièrement que «les
autorités algériennes seraient en passe de trouver une solution pour se
débarrasser des membres de la famille Kadhafi». Après l’hypothèse d’un exil
en Afrique du Sud, les yeux sont aujourd’hui tournés vers le Venezuela d’Hugo
Chavez qui pourrait accueillir Aïcha Kadhafi et sa chaîne de propagande. Peu
importe le lieu, Aïcha résiste et accuse. Entourée d’une armada d’avocats, elle
a saisi la Cour pénale internationale pour enquêter sur les circonstances
entourant la mort de son père et celle de son frère Moutassim.
L'héritage Kadhafi, c'est elle.
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